Faire, innover, tester, fabriquer… ce n’est pas encore si facile d’être une femme makeuse dans un fablab ou un espace du Faire.

Les fablabs et les espaces du Faire sont des espaces inclusifs dont le but est de penser aujourd’hui et de fabriquer demain avec plus de diversité, d’égalité et de faire ensemble. Ils ont malheureusement reproduit pendant longtemps les schémas fondamentaux de la distinction entre femmes et hommes. Les femmes sont renvoyées aux loisirs créatifs, la couture ou le travail du papier tandis que l’homme est dans la fabrication complexe et innovante. Les réalités d’hier ne sont plus celles d’aujourd’hui, la fabrication de demain est en cours.

Le Roselab, le fablab de La Cité, a dès sa création mit le sujet de l’inclusion, de l’égalité du genre et de la diversité au cœur de son projet. Son nom, sa couleur outre être un hommage à la ville Rose vient d’un double objectif : une invitation à toutes et tous de venir fabriquer et innover sans que le rose ne soit une couleur genrée. Ce nom rassure celles qui jusqu’à là avait peur de rentrer dans les lieux de fabrication si masculin et il vient déranger ceux qui n’ont pas encore compris que les codes d’hier ne sont plus ceux d’aujourd’hui. Le rose, la fabrication, la créativité ou l’innovation ne sont pas genrés. Ils sont l’apanage de tous. 
Une équipe paritaire, 72% d’adhérentes, des femmes qui fabriquent, innovent et partagent… plus que des objectifs, des valeurs ! Le Roselab a pour vocation de rapprocher les mondes qu’importe son genre : toutes ces personnes de tous horizons, vous avez une vraie place et un accès à La Cité !

A travers ces 7 portraits de makeuses pour la journée internationale des droits des femmes 2021, celles qui font par elle-même et avec les autres, le Roselab souhaite promouvoir et valoriser ces femmes qui loin des codes font aujourd’hui et pensent demain ! Let’s make ! 

Octavia Ivan

« A côté d’Adopte ma tomate, je travaille avec la Start-Up Morio sur l’intégration des traceurs pour suivre les vélos volés. C’est bien plus pratique de travailler dans un lab, car j’ai tout sur place !! En plus, l’équipe est sympa !

Je suis au lab un jour par semaine, en totale indépendance. J’utilise l’ensemble de l’atelier électronique (fer à souder, le multimètre, le pistolet à air chaud…).

Être une femme qui fabrique n’est pas compliqué! J’aime plus qu’autre chose ! J’ai toujours voulu savoir comment les choses sont fabriquées et maintenant je suis servie. »

Mariannick Roche

« Je suis arrivée au RoseLab grâce à mon projet de sac en cuir. Il se trouve que je n’ai pas réussi à coudre correctement le cuir avec ma machine de la maison. J’ai cherché des solutions pour terminer mon projet et je suis arrivée au fablab !

Pour le moment j’utilise la machine triple entraînement, mais je vois de nouvelles aventures avec la brodeuse, le traceur ou l’imprimante UV…

Je ne trouve pas que ça soit compliqué d’être une femme qui fabrique. Je suis déjà dans un milieu professionnel relativement masculin alors je ne suis pas dépaysée et je ne me pose pas la question. Ma philosophie de vie c’est de me dire, si les hommes le font je le fais aussi. »

Maria Naranjo

« J’ai connu avec passion les fablabs par mon expérience de volontaire service civique et je suis maintenant Fabmanageuse du Roselab.

Personnellement, ce que j’utilise le plus dans le lab, c’est la partie textile et son lien avec la fabrication numérique. Je m’aventure à faire un peu de tout, de l’électronique, de l’impression 3D au bois en passant par le métal !J’ai parfois entendu des commentaires bizarres comme par exemple: “et c’est vous qui allez nous former à travailler le métal ?” comme avec un ton de mépris. Ou bien ils pensent que je ne suis pas assez forte pour porter des choses lourdes ou le lab textile “c’est le lab pour les filles”.

Mon travail, c’est de dire que tout le monde peut tout faire. Il n’y a pas de limites. Et si vous pensez que je suis pas assez forte, je vous préviens je fais aussi du taekwondo ! »

Kerry Gamon

« Je suis venue dans le cadre de Makers&Co et des Imaginations Fertiles « parce que je savais qu’il y avait et qu’il y a une super équipe, dynamique et très sympathique au lab ! Et des machines super chouettes aussi !

Pour l’instant, j’utilise surtout la découpe laser, elle est parfaite ! Grand format, local isolé pour travailler et espace collaboratif pour échanger et demander des conseils ! Bientôt la fraiseuse ou la brodeuse ?! Oui !

Ça a été compliqué au début, mais comme maintenant je connais bien l’écosystème et les machines, je n’ai plus de problématique par rapport au fait d’être une femme. J’assume parler technique, fabrication, soudure, etc… Il faut se lancer et ne pas avoir peur d’expérimenter ou de faire des erreurs ! »

Elisa Prat

« Je fabrique des chapeaux en cuir et des bijoux tressés depuis quelques années en parallèle de mon travail à l’INRAE. Je manque de temps pour être productive, c’est pourquoi je suis venues au Roselab afin de gagner du temps dans certaines étapes de fabrication.

Pour le moment j’utilise la découpeuse laser, pour découper de manière précise et rapidement des lanières de cuir à tresser.

Non, pour moi c’est la même chose que pour un homme. La découpeuse laser, seule machine que j’ai exploré pour l’instant au Roselab est facile à utiliser et pour tous. »

Mariana Lore

« Je suis venue au Roselab pour créer confectionner des décors événementiels.

Découpe laser pour le moment. J’aimerais prochainement participer à la formation de la fraiseuse numérique

Non du tout ! Avec une bonne formation et de la passion, c’est un réel plaisir et une fierté d’être actrice de la fabrication. »

Ervée Payan

«Je suis une des créatices de By Ninette et je souhaitais pouvoir gagner du temps sur la production de mes articles de maroquinerie et je souhaitais être plus autonome sur des parties de tâches que je ne pouvais pas faire car je n’étais pas outillée. J’ai d’abord cherché à acheter des machines mais le coût était trop conséquent. J’ai trouvé un peu par hasard le Roselab, en discutant avec un fournisseur de machine de découpe Laser. Il m’a dit : « allez au Roselab, ils sont top ! » et voilà. J’habite à Brive mais je viens jusqu’à Toulouse.

J’utilise pour l’instant la machine de découpe Laser en réservant des créneaux ponctuellement lorsque je lance des campagnes de production. J’ai été formé à la Brodeuse numérique que je n’ai pas encore utilisé. mais je pense que ce sera dans les semaines à venir.

Je peux utiliser des machines à un coût très raisonnable. J’acquière des compétences et ça c’est ultra important et enfin, l’équipe du Roselab est chouette ! on est très bien accompagné.

Je ne trouve pas que ce soit plus compliqué qu’être une femme entrepreneuse tout court. Ce qui est compliqué c’est de faire des métiers plus spécialement faits par des hommes alors qu’on est une femme car il y a parfois des à prioris sur notre capacité à réussir. Je ne suis pas vraiment confrontée à cela. les difficultés d’une femme chef d’entreprise sont d’arriver à gérer le job, la maison, les enfants. Heureusement, les choses ont évolué et les hommes ont pris en charge une partie des tâches qui étaient uniquement réservées aux femmes, mais je dirais que l’on est pas encore tout à fait égaux sur la charge mentale.

Être une femme qui fabrique, c’est aussi savoir se différencier, et cela peut être remarquable. »

Le Roselab est un espace de fabrication partagé d’un nouveau genre issu de toutes les expérimentations du Mouvement Maker depuis au moins dix ans. Toulouse et la région Occitanie sont des bastions d’expérimentation, de fabrication et d’innovation.

Loin d’être seul, loin d’être un simple exemple, le Roselab et sa communauté veulent fabriquer dès maintenant cette société inclusive où toutes et tous peuvent innover.

Pour en savoir plus, Apéro[Ma]Ker et Article DIY/Genre Au boulot Cocotte